Théâtre

Entre-Pont

Chevaleresses

Cie Francine et Joséphine

Date de résidence

du 18/03/2024
au 22/03/2024

Sortie de résidence

22 mars 2024 à 19 : 00
Tout public à partir de 14 ans

Présentation

Il y a le grand-frère.
Et la petite sœur.
C’est une histoire de famille.
Particulière et terriblement banale.
C’est l’histoire d’un inceste.
Une histoire de lignée et de tout ce qui recommence.
Une histoire de société aussi et de tout ce qui recommence.
La bouche s’ouvre, le silence éclate, la parole s’impose nécessaire.
Et elle jaillit avec force pour raconter:
Le combat d’une chevaleresse,
Les rouages d’une mécanique traumatique,
L’urgence de sortir du tabou,
Raconter tout ce qui nous dépasse.
Et surtout tout ce qu’on peut dépasser.
C’est l’histoire de ce dont on est capable.
Se relever.
Être libre.

 

Note d’intention 

Ma maman est enceinte de moi.
Elle dévore l’intégrale du cycle de la légende Arthurienne.
Un jour, quand je suis plus grande, je me dis que peut-être je suis née pour être une Chevaleresse, descendante du Roi Arthur. Cette idée, je l’aime bien. Je crois qu’elle m’aide à dépasser mon
drame de l’enfance: l’inceste.

Un autre jour, plus tard, je me rends compte de l’étendue de toutes les histoires d’inceste. Je suis littéralement atterrée par l’ampleur du phénomène tout en me sentant moins seule. C’est réel. C’est là. Ce n’est pas nouveau. Les histoires d’inceste sont autour de nous. Au sein des familles. Ce ne sont pas des faits divers ou des cas isolés mais tout un système bien plus vaste.

Elles existent dans toutes leurs dimensions tragiques, politiques et culturelles. Ces histoires là racontent tout ce que l’on tait et que l’on tente d’enfermer dans un silence de mort. Elles sont
aussi l’écho puissant de tout ce que l’on reproduit génération après génération au cœur des sociétés patriarcales.

Je ressens alors une sorte d’urgence : il est impératif de dévoiler ces histoires. Il faut mettre en lumière, à la vue de toutes et tous, ces drames profondément enfouis. Instantanément, je me sens
comme une responsabilité étrange: mon histoire devient la clé d’une grande porte que je peux ouvrir si je me mets à parler.

CHEVALERESSES c’est l’histoire d’une transformation et de la possible reconstruction. Je décide d’écrire pour dire que c’est possible de dépasser ce génocide identitaire. Et surtout parce qu’il est urgent de sortir de cette mécanique sociétale tragique. Le système patriarcal est système de domination absolue des êtres. Des femmes ET des hommes. L’inceste en est la preuve ET le
résultat. Les violences sexuelles en sont le bout de l’iceberg ET l’iceberg. Entendre, écrire, écouter, dire les histoires de violences sexuelles, c’est peut-être l’espoir d’un démantèlement de ce
système. L’espoir de sortir de cette mécanique morbide. C’est décider de sortir de la peur. Une peur qui isole et nous sclérose toutes et tous quelque soit notre origine sociale.

CHEVALERESSES, bien au-delà d’être mon histoire, c’est l’affaire d’une communauté, d’un peuple. Il est temps de faire le choix d’identifier, de comprendre et d’agir sans plus attendre.
N’ayons plus peur!
Parlons haut et fort !

J’espère ce texte ouvert et plein d’espoir. Je le veux généreux et vivant. Je le veux collectif. Une parole tournée vers l’avenir. Avec la joie d’inscrire CHEVALERESSES dans le mouvement de
libération de la parole que nous vivons aujourd’hui.

Parce qu’enfin si tout le monde se met à parler, c’est sûr, il va se passer quelque chose.

Nolwenn Le Doth

Distribution

Texte
Nolwenn Le Doth
Accompagnement dramaturgique
Faustine Noguès
Mise en scène et interprétation
Nolwenn Le Doth
Arrangements et composition chœur
Lilia Ruocco
Enregistrement bande orchestre
Laurent Péju
Ingénieur du son
Nicolas Baillard
Régie son
Florian Martinet
Régie lumières
Thomas Pascual
Collaboration artistique - regard extérieur
Thibault Patain
Création sonore
Nicolas Maisse
Création lumières
Juliette Besançon
Costumes
Coline Galeazzi
Scénographie
Claire Gringore
Chorégraphe
Thomas Guerry
Photographie
Cyrielle Voguet
Captation
La Lune urbaine
Production et diffusion
Cécile Graziani
Avec le regard complice
Anna Pabst